Ressources
Dans ses guides d’experts, HYPRA met à votre disposition l’expertise de sa communauté, de son Conseil Scientifique et de ses équipes pour vous offrir des points d’appuis et d’informations précieux.

Accessibilité numérique : ce qui change avec la directive UE en 2025
2025 est une année clef pour l’accessibilité numérique. Le 28 juin 2025, la directive européenne (UE) 2019/882, aussi appelée European Accessibility Act (EAA), entre en application dans tous les États membres de l’Union européenne. Son objectif : garantir que les produits et services numériques soient accessibles à tous, y compris aux personnes en situation de handicap. Cette évolution législative majeure élargit le champ d’application bien au-delà des sites web publics : elle concerne désormais les entreprises privées, les plateformes de e-commerce, les logiciels, les livres numériques, les bornes interactives, ou encore les services bancaires et audiovisuels. 👉 Pour anticiper cette échéance, il est essentiel de comprendre ce que change cette directive et de préparer vos équipes à la conformité dès aujourd’hui. 🔹 1. Un périmètre élargi à tout l’écosystème numérique Du secteur public au secteur privé Jusqu’à présent, la directive (UE) 2016/2102 ne concernait que les sites web et applications des administrations publiques.Avec la directive 2019/882, l’obligation s’étend désormais à un large éventail de produits et services : Cette harmonisation européenne vise à créer un marché unique de l’accessibilité numérique, en supprimant les disparités entre États membres.👉 Voir le cadre officiel sur le site de la Commission européenne. 🔹 2. Les normes techniques de référence : EN 301 549 et WCAG Pour être conforme, les produits et services doivent respecter des normes harmonisées reconnues à l’échelle européenne : Ces normes reposent sur quatre principes fondamentaux — Perceptible, Opérable, Compréhensible et Robuste — garantissant une expérience inclusive pour tous les utilisateurs. 🔹 3. Calendrier et transposition en France Cette mise en conformité s’inscrit dans la stratégie européenne pour les droits des personnes handicapées 2021-2030, qui vise à garantir une société plus inclusive et accessible. 🔹 4. Sanctions et contrôles en cas de non-conformité En France, le contrôle de la conformité est assuré par la DGCCRF pour les produits et services numériques, et par l’ARCOM pour le secteur des médias. Les sanctions peuvent aller jusqu’à des amendes administratives, des restrictions de commercialisation ou une exclusion des marchés publics. 👉 Les micro-entreprises peuvent bénéficier d’exemptions si elles démontrent qu’une mise en conformité représenterait une charge disproportionnée. 🔹 5. Pourquoi se mettre en conformité dès maintenant Risques en cas d’inaction Opportunités à saisir 👉 L’accessibilité numérique devient un avantage concurrentiel durable. 🔹 6. Comment réussir votre conformité : la méthode Hypra La mise en conformité nécessite une approche structurée et progressive : Hypra accompagne depuis plus de 10 ans les organisations publiques et privées dans cette transition.Notre formation continue d’accessibilité numérique vous permet de : 👉 Découvrez notre offre complète et préparez-vous à 2025 :➡️ Formation continue d’accessibilité numérique – Hypra 🔹 7. En résumé : ce qu’il faut retenir Thème Directive (UE) 2019/882 – Points clés Application À partir du 28 juin 2025 Secteurs concernés Public + privé Normes techniques EN 301 549, WCAG 2.1, RGAA Exemptions Microentreprises (sous conditions) Sanctions Amendes, exclusion des marchés publics Objectif Inclusion et égalité d’accès Action clé Audit, formation, gouvernance Conclusion : faites de l’accessibilité numérique une force La directive européenne sur l’accessibilité numérique n’est pas une contrainte, mais une opportunité d’innovation et d’inclusion.Les entreprises qui s’y préparent dès aujourd’hui seront les mieux positionnées demain — tant sur le plan éthique que compétitif. 👉 Pour transformer votre conformité en levier de performance :Découvrez la formation Hypra en accessibilité numérique

Quels freins à l’autonomie numérique en France ?
L’autonomie numérique est devenue un enjeu central dans une société où la quasi-totalité des services essentiels, notamment administratifs, est dématérialisée. Elle ne se limite plus à la simple maîtrise des outils, mais englobe la capacité à s’informer, à développer ses compétences et à interagir de manière sécurisée et avec la juste distance critique dans un monde hyperconnecté. C’est ce que l’on appelle la littératie numérique. Cependant, les politiques publiques récentes dessinent une trajectoire préoccupante. La menace sur le dispositif Conseiller Numérique, le renforcement de France Services et l’encadrement strict via Aidant Connect soulèvent une question fondamentale : assiste-t-on à un glissement d’une ambition d’autonomisation des citoyens vers une logique d’assistance généralisée, le « faire à la place de » ? Cet article explore comment ces changements, motivés par des impératifs budgétaires, impactent non seulement les usagers mais aussi et surtout les professionnels de la relation à l’usager, dont le métier se trouve profondément bouleversé. Les métiers de la relation à l’usager percutés par la transition numérique Le véritable enjeu de l’inclusion numérique se situe à l’intersection des nouvelles technologies et des métiers traditionnels de l’aide. Les travailleurs sociaux et les agents d’accueil sont en première ligne, démunis face à une dématérialisation qui les transforme en simples exécutants de démarches en ligne, loin de leur mission d’accompagnement social. La stratégie a d’abord été de déléguer la formation vers l’autonomie numérique aux Conseillers Numériques. Malgré leur bilan positif, le succès de cette autonomisation reste relatif et ne couvre pas tous les besoins. Face à ce constat, certains territoires parmi les plus fragiles semblent réorienter leur stratégie vers le « faire à la place de », incarné par le modèle France Services et l’outil Aidant Connect. Or, cette approche crée une double tension : Si les travailleurs sociaux et agents d’accueil étaient mieux formés à l’aide administrative dans ce nouveau contexte numérique, ils pourraient retrouver du sens à leur mission. Ils assureraient l’accompagnement de premier niveau, tandis que les Conseillers Numériques se concentreraient sur leur cœur de métier : la médiation et la pédagogie vers l’autonomie numérique. La fin annoncée du Conseiller Numérique : un renoncement à l’autonomie numérique? Lancé en 2020, le dispositif Conseiller Numérique visait à déployer 4 000 accompagnants pour former les citoyens les plus éloignés du numérique. Le bilan est largement positif, avec un impact significatif sur la confiance et l’autonomie des usagers. Pourtant, le financement étatique est menacé d’une baisse tendancielle annoncé, ce qui pourrait faire chuter le nombre de postes à 1 500. En menaçant ce pilier de la formation, l’État envoie un signal contradictoire : il semble abandonner l’objectif d’autonomisation au profit d’une assistance immédiate, dont la charge retombera sur d’autres acteurs. France Services et Aidant Connect : la consécration du « faire à la place de » ? 1. France Services : un maillage renforcé, une mission floue Le refinancement du réseau France Services (2 800 guichets) confirme sa place de pilier de l’accès aux droits. Cependant, en priorisant la formation des agents à des outils comme Aidant Connect plutôt qu’à une véritable pédagogie du numérique, ces structures sont forcées à accomplir des tâches qui complexifient leur métier et allongent le temps d’accompagnement des usagers, avec un risque d’engorgement à terme. Le risque, en outre, est de créer une dépendance des usagers à ces guichets, transformant l’aide en assistanat et éloignant les agents de leur cœur de métier. 2. Aidant Connect : une fausse bonne solution ? Aidant Connect a été conçu pour sécuriser la réalisation de démarches pour le compte d’un usager. Si l’intention est louable, son application sur le terrain révèle des failles réelles. La procédure de mandat reste chronophage et, selon de nombreux retours, moins protectrice qu’espéré. De plus, ses critères d’éligibilité stricts excluent de nombreux acteurs (bénévoles, services civiques, personnes sous tutelle, structures privées), limitant son déploiement. En se focalisant sur cet outil, les agents publics sont poussés vers une posture d’exécutant technique, au détriment d’une approche d’accompagnement global et humain vers l’autonomie numérique. Réconcilier l’urgence et l’autonomie grâce à la formation Comprendre les freins pour mieux accompagner Avant même de parler de formation, il faut comprendre pourquoi certaines personnes évitent le numérique. Les freins sont nombreux et très humains : Résultat : beaucoup se découragent, repoussent le moment de s’y mettre, ou délèguent leurs démarches. Cela les rend dépendants et fragilise encore plus leur autonomie. Ainsi, la première tâche d’un aidant numérique est avant tout de lever ces freins. Plusieurs techniques existent à cet égard : psychologie positive, réassurance, maieutique, identification et actionnement des levers motivationnels. Des formats spécifiques de type « forum numérique » sont destinés précisément à lever ces freins psycho-sociaux. Transformer l’urgence en tremplin vers un parcours d’autonomie Souvent, c’est une situation urgente qui pousse une personne à chercher de l’aide : un document à remplir, une aide à demander, un compte à créer. Si l’on se contente de faire à sa place, le problème se répétera. Utiliser l’urgence comme une porte d’entrée vers un parcours structuré est la clef de l’émancipation de l’usager : Ainsi, une aide ponctuelle devient une opportunité d’apprentissage, et chaque petit pas mène à plus d’autonomie. Apprendre en faisant : la clef de l’émancipation On n’apprend pas à utiliser le numérique en écoutant un cours magistral ou en regardant quelqu’un faire à notre place. L’apprentissage devient durable quand on est acteur de son parcours. Chez Hypra, nous adoptons une approche inspirée de la maïeutique et des méthodes actives : poser des questions, guider pas à pas, amener la personne à trouver par elle-même la solution. Cette méthode développe la confiance, car chacun découvre qu’il est capable de réussir avec ses propres moyens. L’écoute active complète cette démarche. Elle permet de comprendre les craintes, de repérer les blocages parfois non exprimés, et de valoriser chaque petit progrès. C’est en étant entendu, reconnu et encouragé que l’on ose tester, se tromper, et recommencer. Notre formation donc des aidants numérique repose donc sur trois piliers : L’autonomie n’est pas seulement un savoir-faire technique. C’est aussi un savoir-être : retrouver confiance en soi,

Inclusion numérique : quel bilan du plan de relance ?
Les objectifs posés par la stratégie nationale pour un numérique inclusif sont-ils atteints? Le service public de l’inclusion numérique est-il en mesure de relever le défi de la capacitation, de la massification, et de l’inclusion des publics les plus éloignés et les plus fragiles?

Qu’est-ce que la médiation numérique ?
Alors que la pandémie et le grand confinement ont généré une prise de conscience très forte de l’exclusion et de l’éloignement numérique de 13 à 20 millions de français de l’usage du numérique, l’État a décidé la mise en place en 2020-2022 de près de 4000 “Conseillers Numériques France Services” (CNFS) pour accompagner la population vers l’autonomie numérique. Ces professionnels viennent en supplément des quelques centaines de médiateurs et médiatrices numériques déjà parcellairement en place dans les territoires jusqu’alors. L’abandon du terme de “médiateur numérique” pour celui de “conseiller”, le rattachement à une logique France Services dont la vocation est orientée avant tout démarches administratives et services publics, laisse à penser que l’activité de capacitation et de médiation numérique s’assimile à du “conseil” et qu’elle se centre d’abord autour de l’enjeu d’accès aux services publics en ligne. Ce choix pose une question existentielle de ce qu’est la médiation numérique : un service auxiliaire faiblement qualifié, à la remorque de la dématérialisation des services publics ? Ou alors un véritable nouveau métier de l’ère post-industrielle centré autour des sciences humaines et sociales et empruntant à l’andragogie, à la psychologie, à l’anthropologie des usages, à l’acculturation ? Il convient pour redéfinir ce qu’est la médiation numérique de revenir sur les multiples ambiguïtés qui entourent la conception de ce métier et la manière dont le dispositif CNFS entretient et nourrit ces diverses ambiguïtés. La médiation numérique : une ambiguïté historique sur la vocation propre d’un métier. La médiation numérique peine historiquement à dessiner son originalité et sa spécificité au regard des autres métiers du champ social et technique. L’ambiguïté de son devenir propre explique à la fois la précarité de son installation au sein du paysage du service public, mais également ses difficultés historiques à atteindre sa mission émancipatrice. La médiation numérique : un métier technique ? La première ambiguïté autour du métier de médiation numérique tient à celle qui voudrait en faire un métier technique assumable par des profils “informaticiens” ou “geeks”, c’est-à-dire férus de technologie. Cette ambiguïté provient de l’expérience de terrain selon laquelle l’enseignement d’une matière demande “un temps d’avance” ou une profondeur supplémentaire sur le sujet pour pouvoir l’enseigner. Ce que ne voient pas ceux qui défendent cette vision, c’est que l’informatique est un champ quasiment infini, comportant des centaines de métiers, et que la plupart des geeks sont en fait des techniciens de la chose informatique, et donc, en ce sens, ils développent très rapidement une vision de spécialiste et apprécient davantage échanger avec des personnes du même niveau qu’eux. Ainsi, non seulement ces derniers sont les derniers aptes à produire du décentrement tel que nécessaire à toute activité d’enseignement, mais en plus, leur vocabulaire, leur jargon, leur culture technicienne, leur mode d’être peuvent jouer un véritable effet répulsif et un hermétisme qui vont, dans de très nombreuses situations, renforcer le sentiment d’exclusion des apprenants en situation d’illectronisme. Les geeks barbus et virtuoses techniquement sont souvent les pires remèdes des illectronistesSource : www.01net.com Par ailleurs, vouloir confier la médiation numérique à des techniciens – voir pire, à des programmeurs – revient à peu près à une logique aussi cohérente que confier l’enseignement d’une langue et d’une culture primaire à natif qui a pour seule compétence pédagogique de maîtriser lui-même l’acquis. Ni le recul, ni la globalisation, ni la synthèse, ni l’accessibilisation requises ne sont alors au rendez-vous de l’expérience de transferts de connaissances parce que les métiers et les postures de la technique confinent souvent à des attitudes de spécialiste et de passionné qui n’aiment dialoguer qu’avec d’autres personnes du même niveau qu’eux. C’est ainsi que le choix de confier la formation des Conseillers Numériques France Services à des organismes de formation historiquement formateurs de développeurs informatiques (Webforce 3, Simplon, AFPA Informatique etc…), d’administrateurs systèmes, de techniciens de support est une erreur de compréhension profonde de ce qu’est la médiation numérique et de ce que les citoyens doivent pouvoir en attendre en termes de décentrement, d’accessibilisation des termes, de partage d’une culture, c’est à dire d’un état d’esprit et d’une manière de voir avant d’être des procédures répétées sur un équipement numérique. Les geeks ont souvent du mal à comprendre les “bricolages” du commun des mortelsSource : commitstrip.com La médiation numérique : un métier d’animation ? Devant ce constat progressif et devant la vérité des retours du terrain et des bénéficiaires, un certain nombre de voix ont néanmoins progressivement compris que les techniciens/informaticiens n’étaient pas les bons profils pour transmettre, capaciter, mettre à l’aise, mettre en confiance, parce que la médiation numérique est d’abord un métier de lien humain, de capacité à faire vivre un groupe en atelier présentiel, de psychologie sociale et de psychologie tout court. L’animation d’ateliers présentiels d’inclusion numérique demande de bonnes compétences d’encadrement de groupes C’est ainsi qu’un certain nombre de collectivités territoriales en proie aux difficultés de recrutement dans le cadre du dispositif CNFS ont privilégié des profils d’animation (sur des diplômes type CPJEPS, DESJEPS, BPEJEPS). Dans ce contexte, animer un atelier d’inclusion numérique connaît bien des points communs avec l’organisation d’un loto pour les personnes âgées ou des activités en colonie de vacances ; il suffit d’avoir du liant, de bien préparer sa séance, et puis la relation humaine nouée pendant l’activité fait la différence. Le plus considérable problème de cette logique, c’est qu’organiser une activité sociale ou culturelle dite d’animation est tout à fait autre chose que de préparer une séance socio-éducative à visée de capacitation. L’exigence est différente et les attendus en termes de mesure d’acquis, d’autonomisation, de capacitation sont aussi tout autres. La posture éducative et la posture d’animation ne se recoupent pas complètement : il est possible de savoir animer sans savoir éduquer, mais pas de savoir éduquer sans savoir animer. Ainsi, en réduisant la médiation numérique à sa dimension d’animation, le risque est tout simplement que les pratiques de médiation numérique prennent une dimension purement “occupationnelle”, c’est à dire d’occuper les bénéficiaires, de leur faire passer un bon moment, sans pour autant adresser le coeur

Qu’est-ce que la basse vision ?
Si la prévalence de la basse-vision (aussi appelée déficience visuelle) est quasiment équivalente à celle de la déficience auditive, il n’en demeure pas moins que les différentes causes de malvoyances, leur conséquence sur la vie quotidienne, les remédiations existantes sont encore beaucoup moins bien connues des Français et des patients eux-mêmes et surtout beaucoup moins compensée que la malentendance. Cet article se propose de faire le point sur la définition de la basse-vision à destination des professionnels de l’accompagnement, des aidants professionnels et familiaux, et des individus eux-mêmes touchées par la basse-vision pour aider à “y voir clair” et s’y repérer dans l’écosystème des professionnels et des enjeux d’accompagnement. La basse-vision : causes, démographie, mesure, empêchements. La basse vision : causes et démographie Le rapport de la Société Française d’Ophtalmologie consacrée aux déficiences visuelles dirigé par le Professeur Pierre-Yves Robert et publié en 2017, évoque le chiffre de 223 millions de personnes en déficit visuel, ce chiffre étant en augmentation de 10% depuis 1990. L’Europe occidentale néanmoins, du fait des progrès de la technique chirurgicale, des techniques médicamenteuses, des détections précoces de malformation congénitale connaît une tendance contraire avec -16% dans le nombre de déficients visuels constatés entre 1990 et 2010. Cécité* Déficience visuelle** 1990 2010 Changement 1990 2010 Changement Monde Nombre 31 815 900 32 410 560 +2% 204 028 800 223 752 750 +10% Prévalence brute 0.6% 0.5% -22% 3.8% 3.2% -16% Europe occidentale Nombre 1 179 358 956 549 -19% 9 708 412 8 446 803 -13% Prévalence brute 0.3% 0.2% -26% 2.5% 2.0% -21% * Acuité visuelle < 1/20 avec la correction habituellement portée.** Acuité visuelle < 3/10 avec la correction habituellement portée. Source : Rapport déficiences Visuelles, SFO, 2017 L’Europe occidentale ne compte donc “que” 8,5 millions de personnes en situation de déficience visuelle, ce qui signifie que la majorité des malvoyants et non-voyants sont concentrés dans le reste du monde. Le rapport liste pas moins de 267 causes différentes de pathologies visuelles. Néanmoins, 6 grandes pathologies comptent pour plus de 50% des atteintes: la cataracte, la rétinopathie diabétique, la dégénérescence maculaire, le glaucome, et le trachome, les amétropies non corrigées. En Europe occidentale comme dans le reste du monde, les amétropies non corrigées arrivent en tête des causes de déficience visuelle. Si la cataracte est la troisième cause la plus répandue en Europe occidentale, elle est la deuxième dans le reste du monde, essentiellement du fait d’un déficit d’accès à des corrections optiques ou corrections réfractives bien financées dans les pays en développement. En tout état de cause, cela veut dire qu’une correction oculaire peut parfois résoudre une amétropie. Beaucoup de personnes âgées néanmoins ne s’engagent pas dans une démarche de correction oculaire, ce qui s’assimile à du renoncement aux soins (près de 40 % des personnes âgées de 78 ans et plus ne portent pas de lunettes adaptées d’après le site handiconnect.fr). On note l’importance de la catégorie “Autres causes” dans le tableau ci-après qui rentre dans la catégorie de toutes les autres pathologies, génétiques ou non, généralement assez rares et très diversifiées. On peut, par exemple, citer l’albinisme oculaire, la rétinite pigmentaire, les troubles neuro-visuels suite à un accident vasculaire cérébral, l’aniridie ou les pathologies de l’iris, dont la prévalence dans la population est beaucoup plus faible. Extrait du tableau 1-5 + Principales causes de cécité et de déficience visuelle dans le monde et en Europe occidentale : prévalence standardisée sur l’âge (adultes de 50 ans et plus). Changements entre 1990 et 2010. Cataracte Rétinopathie diabé ligue Dégénérescence maculaire Autres causes ûlaucome Amétropies non corrigées Trachome Europe occidentale Cécité – 1990 0,1 % 0,0 % 0,1 % 0,3 % 0,1 % 0,1 % 0,0 % – 2010 0,1 % 0,0 % 0,1 % 0,2 % 0,0 % 0,1 % 0,0 % – Changement – 60 % -44 % -47 % – 37 % -37 % – 44 % – Déficience visuelle – 1990 1.5 % 0,2 % 0,4 % 1.3 % 0,2 % 2,7 % 0,0 % – 2010 0,5 % 0,1 % 0,2 % 1,1 % 0,2 % 1,7 % 0,0 % – Changement – 64 % -24 % -30 % – 16 % – 18 % – 35 % Source : Rapport Déficiences Visuelles, SFO, 2017 Les progrès de la médecine en Europe occidentale entre 1990 et 2010 sont substantiels, à l’exception de la catégorie “autre causes” pour laquelle les progrès de réduction de la prévalence dans la population sont plus limités. En cause, des pathologies très diversifiées, des maladies rares, donc des moyens et des cohortes de populations de tests plus réduits. En France, près de 1,7 million de personnes sont encore atteintes d’une limitation visuelle invalidante ou handicapante au quotidien. Ce chiffre se décompose entre 207 000 aveugles (pas de perception de la lumière) et malvoyants profonds (vision résiduelle limitée à la distinction de silhouettes) et 932 000 malvoyants moyens (incapacité visuelle sévère : en vision de loin, ils ne peuvent distinguer un visage à 4 mètres ; en vision de près, la lecture est impossible). La différence entre basse-vision et déficience visuelle est généralement entendue comme une différence de stade : la basse vision désignant une déficience visuelle persistante malgré une correction par des lunettes ou lentilles de contact, tandis que la déficience visuelle correspond au stade final d’une atteinte oculaire bilatérale “quand les ressources thérapeutiques, médicales ou chirurgicales” ont été épuisées. Source : handiconnect.fr, 4 février 2022 Les personnes de plus de 50 ans sont majoritairement touchées et la prévalence augmente fortement avec l’âge. 60% sont âgés de 60 ans et plus et 40% sont âgées de 75 ans et plus. Basse-vision : une mesure standard qui ne dit pas tout des empêchements L’OMS décrit cinq stades de déficience visuelle, allant de la cécité totale à la vision presque normale. La cécité absolue correspond à l’absence de perception de la lumière. La déficience presque totale, ou cécité sévère, est définie par une acuité visuelle inférieure à 1/50 (ou comptage des doigts à
Pour une médiation numérique impactante
Comment construire une politique publique d’inclusion numérique qui autonomise efficacement 13 millions de Français en situation d’illectronisme?

Loupe pour malvoyant : quels outils pour quels usages?
Un point complet sur l’offre de loupes à destination des personnes déficientes visuelles.

Carenews célèbre l’entrepreneuriat social et récompense Hypra
Découvrez comment Carenews et son classement, le Top 50 Impact, ont su mettre en valeur les acteurs de l’économie sociale et solidaire.

250 millions d’euros pour l’illectronisme : quelle stratégie ?
Le plan de relance annoncé par le Gouvernement comprend enfin un investissement substantiel en faveur de la lutte contre l’illectronisme et il y a lieu de s’en réjouir.
Aménagement pour malvoyant : quelle solution en entreprise ?
Un de vos salariés perd la vue progressivement ? Il est donc peu à peu amené à ne plus pouvoir occuper son poste dans les mêmes conditions qu’auparavant. Il est donc indispensable d’aménager son poste de travail.

Comment financer les aides techniques pour malvoyants ?
Bien que les nouvelles générations d’aides techniques pour les malvoyants (Machine à Accès Universel, applications, téléphones) soient vraiment moins coûteuses que l’ancienne génération (machine à lire, télé-agrandisseur) tout en apportant davantage d’autonomie au quotidien, il se peut toutefois que vous éprouviez des difficultés à vous les faire financer. Dans ce cas-là, ne renoncez pas, votre autonomie est votre bien le plus précieux !
Nous sommes en France et il existe de multiples guichets financiers auxquels vous adresser. Voilà la liste des portes auxquelles aller toquer, par priorité décroissante, avec votre aidant ou une assistante sociale.

Illectronisme : retour sur l’audition d’Hypra au Sénat
HYPRA était auditionné le 15 juin dernier par la mission d’information du Sénat relative à l’illectronisme aux côtés d’autres grandes associations comme La Croix Rouge, ATD-Quart Monde ou encore Bibliothèque sans Frontière.

Rétinopathie diabétique : comment entrer en résilience ?
Cette complication du diabète touche la rétine, et constitue la première cause de cécité en France chez les plus de 65 ans. Cet article recense les meilleures solutions face à la rétinopathie diabétique.

DMLA : comment vivre avec ?
La pente naturelle est d’abord le déni : faire mine d’ignorer la maladie, faire comme si de rien était, le cacher aux yeux de ses proches est souvent un réflexe pour se protéger. Cet article explique comment l’on peut vivre au mieux avec la DMLA et les solutions qui s’offrent aux personnes touchées par cette maladie.

Accessibilité numérique : ce qui change avec la directive UE en 2025
2025 est une année clef pour l’accessibilité numérique. Le 28 juin 2025, la directive européenne (UE) 2019/882, aussi appelée European Accessibility Act (EAA), entre en application dans tous les États membres de l’Union européenne. Son objectif : garantir que les produits et services numériques soient accessibles à tous, y compris aux personnes en situation de handicap. Cette évolution législative majeure élargit le champ d’application bien au-delà des sites web publics : elle concerne désormais les entreprises privées, les plateformes de e-commerce, les logiciels, les livres numériques, les bornes interactives, ou encore les services bancaires et audiovisuels. 👉 Pour anticiper cette échéance, il est essentiel de comprendre ce que change cette directive et de préparer vos équipes à la conformité dès aujourd’hui. 🔹 1. Un périmètre élargi à tout l’écosystème numérique Du secteur public au secteur privé Jusqu’à présent, la directive (UE) 2016/2102 ne concernait que les sites web et applications des administrations publiques.Avec la directive 2019/882, l’obligation s’étend désormais à un large éventail de produits et services : Cette harmonisation européenne vise à créer un marché unique de l’accessibilité numérique, en supprimant les disparités entre États membres.👉 Voir le cadre officiel sur le site de la Commission européenne. 🔹 2. Les normes techniques de référence : EN 301 549 et WCAG Pour être conforme, les produits et services doivent respecter des normes harmonisées reconnues à l’échelle européenne : Ces normes reposent sur quatre principes fondamentaux — Perceptible, Opérable, Compréhensible et Robuste — garantissant une expérience inclusive pour tous les utilisateurs. 🔹 3. Calendrier et transposition en France Cette mise en conformité s’inscrit dans la stratégie européenne pour les droits des personnes handicapées 2021-2030, qui vise à garantir une société plus inclusive et accessible. 🔹 4. Sanctions et contrôles en cas de non-conformité En France, le contrôle de la conformité est assuré par la DGCCRF pour les produits et services numériques, et par l’ARCOM pour le secteur des médias. Les sanctions peuvent aller jusqu’à des amendes administratives, des restrictions de commercialisation ou une exclusion des marchés publics. 👉 Les micro-entreprises peuvent bénéficier d’exemptions si elles démontrent qu’une mise en conformité représenterait une charge disproportionnée. 🔹 5. Pourquoi se mettre en conformité dès maintenant Risques en cas d’inaction Opportunités à saisir 👉 L’accessibilité numérique devient un avantage concurrentiel durable. 🔹 6. Comment réussir votre conformité : la méthode Hypra La mise en conformité nécessite une approche structurée et progressive : Hypra accompagne depuis plus de 10 ans les organisations publiques et privées dans cette transition.Notre formation continue d’accessibilité numérique vous permet de : 👉 Découvrez notre offre complète et préparez-vous à 2025 :➡️ Formation continue d’accessibilité numérique – Hypra 🔹 7. En résumé : ce qu’il faut retenir Thème Directive (UE) 2019/882 – Points clés Application À partir du 28 juin 2025 Secteurs concernés Public + privé Normes techniques EN 301 549, WCAG 2.1, RGAA Exemptions Microentreprises (sous conditions) Sanctions Amendes, exclusion des marchés publics Objectif Inclusion et égalité d’accès Action clé Audit, formation, gouvernance Conclusion : faites de l’accessibilité numérique une force La directive européenne sur l’accessibilité numérique n’est pas une contrainte, mais une opportunité d’innovation et d’inclusion.Les entreprises qui s’y préparent dès aujourd’hui seront les mieux positionnées demain — tant sur le plan éthique que compétitif. 👉 Pour transformer votre conformité en levier de performance :Découvrez la formation Hypra en accessibilité numérique

Quels freins à l’autonomie numérique en France ?
L’autonomie numérique est devenue un enjeu central dans une société où la quasi-totalité des services essentiels, notamment administratifs, est dématérialisée. Elle ne se limite plus à la simple maîtrise des outils, mais englobe la capacité à s’informer, à développer ses compétences et à interagir de manière sécurisée et avec la juste distance critique dans un monde hyperconnecté. C’est ce que l’on appelle la littératie numérique. Cependant, les politiques publiques récentes dessinent une trajectoire préoccupante. La menace sur le dispositif Conseiller Numérique, le renforcement de France Services et l’encadrement strict via Aidant Connect soulèvent une question fondamentale : assiste-t-on à un glissement d’une ambition d’autonomisation des citoyens vers une logique d’assistance généralisée, le « faire à la place de » ? Cet article explore comment ces changements, motivés par des impératifs budgétaires, impactent non seulement les usagers mais aussi et surtout les professionnels de la relation à l’usager, dont le métier se trouve profondément bouleversé. Les métiers de la relation à l’usager percutés par la transition numérique Le véritable enjeu de l’inclusion numérique se situe à l’intersection des nouvelles technologies et des métiers traditionnels de l’aide. Les travailleurs sociaux et les agents d’accueil sont en première ligne, démunis face à une dématérialisation qui les transforme en simples exécutants de démarches en ligne, loin de leur mission d’accompagnement social. La stratégie a d’abord été de déléguer la formation vers l’autonomie numérique aux Conseillers Numériques. Malgré leur bilan positif, le succès de cette autonomisation reste relatif et ne couvre pas tous les besoins. Face à ce constat, certains territoires parmi les plus fragiles semblent réorienter leur stratégie vers le « faire à la place de », incarné par le modèle France Services et l’outil Aidant Connect. Or, cette approche crée une double tension : Si les travailleurs sociaux et agents d’accueil étaient mieux formés à l’aide administrative dans ce nouveau contexte numérique, ils pourraient retrouver du sens à leur mission. Ils assureraient l’accompagnement de premier niveau, tandis que les Conseillers Numériques se concentreraient sur leur cœur de métier : la médiation et la pédagogie vers l’autonomie numérique. La fin annoncée du Conseiller Numérique : un renoncement à l’autonomie numérique? Lancé en 2020, le dispositif Conseiller Numérique visait à déployer 4 000 accompagnants pour former les citoyens les plus éloignés du numérique. Le bilan est largement positif, avec un impact significatif sur la confiance et l’autonomie des usagers. Pourtant, le financement étatique est menacé d’une baisse tendancielle annoncé, ce qui pourrait faire chuter le nombre de postes à 1 500. En menaçant ce pilier de la formation, l’État envoie un signal contradictoire : il semble abandonner l’objectif d’autonomisation au profit d’une assistance immédiate, dont la charge retombera sur d’autres acteurs. France Services et Aidant Connect : la consécration du « faire à la place de » ? 1. France Services : un maillage renforcé, une mission floue Le refinancement du réseau France Services (2 800 guichets) confirme sa place de pilier de l’accès aux droits. Cependant, en priorisant la formation des agents à des outils comme Aidant Connect plutôt qu’à une véritable pédagogie du numérique, ces structures sont forcées à accomplir des tâches qui complexifient leur métier et allongent le temps d’accompagnement des usagers, avec un risque d’engorgement à terme. Le risque, en outre, est de créer une dépendance des usagers à ces guichets, transformant l’aide en assistanat et éloignant les agents de leur cœur de métier. 2. Aidant Connect : une fausse bonne solution ? Aidant Connect a été conçu pour sécuriser la réalisation de démarches pour le compte d’un usager. Si l’intention est louable, son application sur le terrain révèle des failles réelles. La procédure de mandat reste chronophage et, selon de nombreux retours, moins protectrice qu’espéré. De plus, ses critères d’éligibilité stricts excluent de nombreux acteurs (bénévoles, services civiques, personnes sous tutelle, structures privées), limitant son déploiement. En se focalisant sur cet outil, les agents publics sont poussés vers une posture d’exécutant technique, au détriment d’une approche d’accompagnement global et humain vers l’autonomie numérique. Réconcilier l’urgence et l’autonomie grâce à la formation Comprendre les freins pour mieux accompagner Avant même de parler de formation, il faut comprendre pourquoi certaines personnes évitent le numérique. Les freins sont nombreux et très humains : Résultat : beaucoup se découragent, repoussent le moment de s’y mettre, ou délèguent leurs démarches. Cela les rend dépendants et fragilise encore plus leur autonomie. Ainsi, la première tâche d’un aidant numérique est avant tout de lever ces freins. Plusieurs techniques existent à cet égard : psychologie positive, réassurance, maieutique, identification et actionnement des levers motivationnels. Des formats spécifiques de type « forum numérique » sont destinés précisément à lever ces freins psycho-sociaux. Transformer l’urgence en tremplin vers un parcours d’autonomie Souvent, c’est une situation urgente qui pousse une personne à chercher de l’aide : un document à remplir, une aide à demander, un compte à créer. Si l’on se contente de faire à sa place, le problème se répétera. Utiliser l’urgence comme une porte d’entrée vers un parcours structuré est la clef de l’émancipation de l’usager : Ainsi, une aide ponctuelle devient une opportunité d’apprentissage, et chaque petit pas mène à plus d’autonomie. Apprendre en faisant : la clef de l’émancipation On n’apprend pas à utiliser le numérique en écoutant un cours magistral ou en regardant quelqu’un faire à notre place. L’apprentissage devient durable quand on est acteur de son parcours. Chez Hypra, nous adoptons une approche inspirée de la maïeutique et des méthodes actives : poser des questions, guider pas à pas, amener la personne à trouver par elle-même la solution. Cette méthode développe la confiance, car chacun découvre qu’il est capable de réussir avec ses propres moyens. L’écoute active complète cette démarche. Elle permet de comprendre les craintes, de repérer les blocages parfois non exprimés, et de valoriser chaque petit progrès. C’est en étant entendu, reconnu et encouragé que l’on ose tester, se tromper, et recommencer. Notre formation donc des aidants numérique repose donc sur trois piliers : L’autonomie n’est pas seulement un savoir-faire technique. C’est aussi un savoir-être : retrouver confiance en soi,

Qu’est-ce que la médiation numérique ?
Alors que la pandémie et le grand confinement ont généré une prise de conscience très forte de l’exclusion et de l’éloignement numérique de 13 à 20 millions de français de l’usage du numérique, l’État a décidé la mise en place en 2020-2022 de près de 4000 “Conseillers Numériques France Services” (CNFS) pour accompagner la population vers l’autonomie numérique. Ces professionnels viennent en supplément des quelques centaines de médiateurs et médiatrices numériques déjà parcellairement en place dans les territoires jusqu’alors. L’abandon du terme de “médiateur numérique” pour celui de “conseiller”, le rattachement à une logique France Services dont la vocation est orientée avant tout démarches administratives et services publics, laisse à penser que l’activité de capacitation et de médiation numérique s’assimile à du “conseil” et qu’elle se centre d’abord autour de l’enjeu d’accès aux services publics en ligne. Ce choix pose une question existentielle de ce qu’est la médiation numérique : un service auxiliaire faiblement qualifié, à la remorque de la dématérialisation des services publics ? Ou alors un véritable nouveau métier de l’ère post-industrielle centré autour des sciences humaines et sociales et empruntant à l’andragogie, à la psychologie, à l’anthropologie des usages, à l’acculturation ? Il convient pour redéfinir ce qu’est la médiation numérique de revenir sur les multiples ambiguïtés qui entourent la conception de ce métier et la manière dont le dispositif CNFS entretient et nourrit ces diverses ambiguïtés. La médiation numérique : une ambiguïté historique sur la vocation propre d’un métier. La médiation numérique peine historiquement à dessiner son originalité et sa spécificité au regard des autres métiers du champ social et technique. L’ambiguïté de son devenir propre explique à la fois la précarité de son installation au sein du paysage du service public, mais également ses difficultés historiques à atteindre sa mission émancipatrice. La médiation numérique : un métier technique ? La première ambiguïté autour du métier de médiation numérique tient à celle qui voudrait en faire un métier technique assumable par des profils “informaticiens” ou “geeks”, c’est-à-dire férus de technologie. Cette ambiguïté provient de l’expérience de terrain selon laquelle l’enseignement d’une matière demande “un temps d’avance” ou une profondeur supplémentaire sur le sujet pour pouvoir l’enseigner. Ce que ne voient pas ceux qui défendent cette vision, c’est que l’informatique est un champ quasiment infini, comportant des centaines de métiers, et que la plupart des geeks sont en fait des techniciens de la chose informatique, et donc, en ce sens, ils développent très rapidement une vision de spécialiste et apprécient davantage échanger avec des personnes du même niveau qu’eux. Ainsi, non seulement ces derniers sont les derniers aptes à produire du décentrement tel que nécessaire à toute activité d’enseignement, mais en plus, leur vocabulaire, leur jargon, leur culture technicienne, leur mode d’être peuvent jouer un véritable effet répulsif et un hermétisme qui vont, dans de très nombreuses situations, renforcer le sentiment d’exclusion des apprenants en situation d’illectronisme. Les geeks barbus et virtuoses techniquement sont souvent les pires remèdes des illectronistesSource : www.01net.com Par ailleurs, vouloir confier la médiation numérique à des techniciens – voir pire, à des programmeurs – revient à peu près à une logique aussi cohérente que confier l’enseignement d’une langue et d’une culture primaire à natif qui a pour seule compétence pédagogique de maîtriser lui-même l’acquis. Ni le recul, ni la globalisation, ni la synthèse, ni l’accessibilisation requises ne sont alors au rendez-vous de l’expérience de transferts de connaissances parce que les métiers et les postures de la technique confinent souvent à des attitudes de spécialiste et de passionné qui n’aiment dialoguer qu’avec d’autres personnes du même niveau qu’eux. C’est ainsi que le choix de confier la formation des Conseillers Numériques France Services à des organismes de formation historiquement formateurs de développeurs informatiques (Webforce 3, Simplon, AFPA Informatique etc…), d’administrateurs systèmes, de techniciens de support est une erreur de compréhension profonde de ce qu’est la médiation numérique et de ce que les citoyens doivent pouvoir en attendre en termes de décentrement, d’accessibilisation des termes, de partage d’une culture, c’est à dire d’un état d’esprit et d’une manière de voir avant d’être des procédures répétées sur un équipement numérique. Les geeks ont souvent du mal à comprendre les “bricolages” du commun des mortelsSource : commitstrip.com La médiation numérique : un métier d’animation ? Devant ce constat progressif et devant la vérité des retours du terrain et des bénéficiaires, un certain nombre de voix ont néanmoins progressivement compris que les techniciens/informaticiens n’étaient pas les bons profils pour transmettre, capaciter, mettre à l’aise, mettre en confiance, parce que la médiation numérique est d’abord un métier de lien humain, de capacité à faire vivre un groupe en atelier présentiel, de psychologie sociale et de psychologie tout court. L’animation d’ateliers présentiels d’inclusion numérique demande de bonnes compétences d’encadrement de groupes C’est ainsi qu’un certain nombre de collectivités territoriales en proie aux difficultés de recrutement dans le cadre du dispositif CNFS ont privilégié des profils d’animation (sur des diplômes type CPJEPS, DESJEPS, BPEJEPS). Dans ce contexte, animer un atelier d’inclusion numérique connaît bien des points communs avec l’organisation d’un loto pour les personnes âgées ou des activités en colonie de vacances ; il suffit d’avoir du liant, de bien préparer sa séance, et puis la relation humaine nouée pendant l’activité fait la différence. Le plus considérable problème de cette logique, c’est qu’organiser une activité sociale ou culturelle dite d’animation est tout à fait autre chose que de préparer une séance socio-éducative à visée de capacitation. L’exigence est différente et les attendus en termes de mesure d’acquis, d’autonomisation, de capacitation sont aussi tout autres. La posture éducative et la posture d’animation ne se recoupent pas complètement : il est possible de savoir animer sans savoir éduquer, mais pas de savoir éduquer sans savoir animer. Ainsi, en réduisant la médiation numérique à sa dimension d’animation, le risque est tout simplement que les pratiques de médiation numérique prennent une dimension purement “occupationnelle”, c’est à dire d’occuper les bénéficiaires, de leur faire passer un bon moment, sans pour autant adresser le coeur
Pour une médiation numérique impactante
Comment construire une politique publique d’inclusion numérique qui autonomise efficacement 13 millions de Français en situation d’illectronisme?

Qu’est-ce que la basse vision ?
Si la prévalence de la basse-vision (aussi appelée déficience visuelle) est quasiment équivalente à celle de la déficience auditive, il n’en demeure pas moins que les différentes causes de malvoyances, leur conséquence sur la vie quotidienne, les remédiations existantes sont encore beaucoup moins bien connues des Français et des patients eux-mêmes et surtout beaucoup moins compensée que la malentendance. Cet article se propose de faire le point sur la définition de la basse-vision à destination des professionnels de l’accompagnement, des aidants professionnels et familiaux, et des individus eux-mêmes touchées par la basse-vision pour aider à “y voir clair” et s’y repérer dans l’écosystème des professionnels et des enjeux d’accompagnement. La basse-vision : causes, démographie, mesure, empêchements. La basse vision : causes et démographie Le rapport de la Société Française d’Ophtalmologie consacrée aux déficiences visuelles dirigé par le Professeur Pierre-Yves Robert et publié en 2017, évoque le chiffre de 223 millions de personnes en déficit visuel, ce chiffre étant en augmentation de 10% depuis 1990. L’Europe occidentale néanmoins, du fait des progrès de la technique chirurgicale, des techniques médicamenteuses, des détections précoces de malformation congénitale connaît une tendance contraire avec -16% dans le nombre de déficients visuels constatés entre 1990 et 2010. Cécité* Déficience visuelle** 1990 2010 Changement 1990 2010 Changement Monde Nombre 31 815 900 32 410 560 +2% 204 028 800 223 752 750 +10% Prévalence brute 0.6% 0.5% -22% 3.8% 3.2% -16% Europe occidentale Nombre 1 179 358 956 549 -19% 9 708 412 8 446 803 -13% Prévalence brute 0.3% 0.2% -26% 2.5% 2.0% -21% * Acuité visuelle < 1/20 avec la correction habituellement portée.** Acuité visuelle < 3/10 avec la correction habituellement portée. Source : Rapport déficiences Visuelles, SFO, 2017 L’Europe occidentale ne compte donc “que” 8,5 millions de personnes en situation de déficience visuelle, ce qui signifie que la majorité des malvoyants et non-voyants sont concentrés dans le reste du monde. Le rapport liste pas moins de 267 causes différentes de pathologies visuelles. Néanmoins, 6 grandes pathologies comptent pour plus de 50% des atteintes: la cataracte, la rétinopathie diabétique, la dégénérescence maculaire, le glaucome, et le trachome, les amétropies non corrigées. En Europe occidentale comme dans le reste du monde, les amétropies non corrigées arrivent en tête des causes de déficience visuelle. Si la cataracte est la troisième cause la plus répandue en Europe occidentale, elle est la deuxième dans le reste du monde, essentiellement du fait d’un déficit d’accès à des corrections optiques ou corrections réfractives bien financées dans les pays en développement. En tout état de cause, cela veut dire qu’une correction oculaire peut parfois résoudre une amétropie. Beaucoup de personnes âgées néanmoins ne s’engagent pas dans une démarche de correction oculaire, ce qui s’assimile à du renoncement aux soins (près de 40 % des personnes âgées de 78 ans et plus ne portent pas de lunettes adaptées d’après le site handiconnect.fr). On note l’importance de la catégorie “Autres causes” dans le tableau ci-après qui rentre dans la catégorie de toutes les autres pathologies, génétiques ou non, généralement assez rares et très diversifiées. On peut, par exemple, citer l’albinisme oculaire, la rétinite pigmentaire, les troubles neuro-visuels suite à un accident vasculaire cérébral, l’aniridie ou les pathologies de l’iris, dont la prévalence dans la population est beaucoup plus faible. Extrait du tableau 1-5 + Principales causes de cécité et de déficience visuelle dans le monde et en Europe occidentale : prévalence standardisée sur l’âge (adultes de 50 ans et plus). Changements entre 1990 et 2010. Cataracte Rétinopathie diabé ligue Dégénérescence maculaire Autres causes ûlaucome Amétropies non corrigées Trachome Europe occidentale Cécité – 1990 0,1 % 0,0 % 0,1 % 0,3 % 0,1 % 0,1 % 0,0 % – 2010 0,1 % 0,0 % 0,1 % 0,2 % 0,0 % 0,1 % 0,0 % – Changement – 60 % -44 % -47 % – 37 % -37 % – 44 % – Déficience visuelle – 1990 1.5 % 0,2 % 0,4 % 1.3 % 0,2 % 2,7 % 0,0 % – 2010 0,5 % 0,1 % 0,2 % 1,1 % 0,2 % 1,7 % 0,0 % – Changement – 64 % -24 % -30 % – 16 % – 18 % – 35 % Source : Rapport Déficiences Visuelles, SFO, 2017 Les progrès de la médecine en Europe occidentale entre 1990 et 2010 sont substantiels, à l’exception de la catégorie “autre causes” pour laquelle les progrès de réduction de la prévalence dans la population sont plus limités. En cause, des pathologies très diversifiées, des maladies rares, donc des moyens et des cohortes de populations de tests plus réduits. En France, près de 1,7 million de personnes sont encore atteintes d’une limitation visuelle invalidante ou handicapante au quotidien. Ce chiffre se décompose entre 207 000 aveugles (pas de perception de la lumière) et malvoyants profonds (vision résiduelle limitée à la distinction de silhouettes) et 932 000 malvoyants moyens (incapacité visuelle sévère : en vision de loin, ils ne peuvent distinguer un visage à 4 mètres ; en vision de près, la lecture est impossible). La différence entre basse-vision et déficience visuelle est généralement entendue comme une différence de stade : la basse vision désignant une déficience visuelle persistante malgré une correction par des lunettes ou lentilles de contact, tandis que la déficience visuelle correspond au stade final d’une atteinte oculaire bilatérale “quand les ressources thérapeutiques, médicales ou chirurgicales” ont été épuisées. Source : handiconnect.fr, 4 février 2022 Les personnes de plus de 50 ans sont majoritairement touchées et la prévalence augmente fortement avec l’âge. 60% sont âgés de 60 ans et plus et 40% sont âgées de 75 ans et plus. Basse-vision : une mesure standard qui ne dit pas tout des empêchements L’OMS décrit cinq stades de déficience visuelle, allant de la cécité totale à la vision presque normale. La cécité absolue correspond à l’absence de perception de la lumière. La déficience presque totale, ou cécité sévère, est définie par une acuité visuelle inférieure à 1/50 (ou comptage des doigts à

Loupe pour malvoyant : quels outils pour quels usages?
Un point complet sur l’offre de loupes à destination des personnes déficientes visuelles.
Aménagement pour malvoyant : quelle solution en entreprise ?
Un de vos salariés perd la vue progressivement ? Il est donc peu à peu amené à ne plus pouvoir occuper son poste dans les mêmes conditions qu’auparavant. Il est donc indispensable d’aménager son poste de travail.

Comment financer les aides techniques pour malvoyants ?
Bien que les nouvelles générations d’aides techniques pour les malvoyants (Machine à Accès Universel, applications, téléphones) soient vraiment moins coûteuses que l’ancienne génération (machine à lire, télé-agrandisseur) tout en apportant davantage d’autonomie au quotidien, il se peut toutefois que vous éprouviez des difficultés à vous les faire financer. Dans ce cas-là, ne renoncez pas, votre autonomie est votre bien le plus précieux !
Nous sommes en France et il existe de multiples guichets financiers auxquels vous adresser. Voilà la liste des portes auxquelles aller toquer, par priorité décroissante, avec votre aidant ou une assistante sociale.

Rétinopathie diabétique : comment entrer en résilience ?
Cette complication du diabète touche la rétine, et constitue la première cause de cécité en France chez les plus de 65 ans. Cet article recense les meilleures solutions face à la rétinopathie diabétique.

DMLA : comment vivre avec ?
La pente naturelle est d’abord le déni : faire mine d’ignorer la maladie, faire comme si de rien était, le cacher aux yeux de ses proches est souvent un réflexe pour se protéger. Cet article explique comment l’on peut vivre au mieux avec la DMLA et les solutions qui s’offrent aux personnes touchées par cette maladie.